Chronique désabusée.

L’humiliation est un vil procédé, indigne de celui ou celle qui en use. Alors, que l’on coupe la tête à cette Autrichienne passe encore, mais pourquoi donc l’avoir humiliée ainsi… oui, pourquoi donc… ?

    Il vient de terminer le « Marie-Antoinette » de Stéphan Sweig. Un monument de la Littérature. Et il a adoré. Bien plus que cela même : il a vécu la tragédie dans sa propre chair. Il était debout à ses côtés sur cette charrette, a traversé Paris sous les quolibets et les crachats de ces misérables gens, et comme elle, il a eu une dernière pensée pour ses enfants, son cher amant, Monsieur de Fersen, et puis son petit chien, abandonné seul dans sa geôle…

    Oh, bien sûr, les rois, les reines, tous ces princes et tous ces marquis ne sont pourtant pas sa tasse de thé. Et de loin s’en faut. Mais là, tout de même… ignobles tortionnaires, qu’ont-ils fait…

    Il se rappelle aussi qu’il n’a pas voté au second tour des élections. Trop d’hésitation et surtout pas assez de convictions. Entre cette bêtise haineuse et cette froide et hautaine intelligence, le choix était trop difficile pour lui. D’autres n’ont pas hésité… D’autres n’ont pas hésité une seule seconde… De si braves gens qui savent sans jamais douter ce qu’ils désirent pour leur avenir… De si braves gens, ma foi…

    Fin Août déjà, les grandes vacances se terminent. Enfin… si l’on peut véritablement appeler cela des vacances ! Vivre avec une épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête n’inspire aucunement à la relaxation de l’esprit. Respirer devient presque un acte de courage insensé. Et il est toujours là. Minuscule salopard !

    La rentrée, alors. Et que nous réserve-t-elle encore de pire ? Il n’allume plus son poste de télévision depuis plusieurs jours déjà. Et il ne lit plus les journaux. Il a finalement décidé de ne plus s’informer. À quoi cela peut-il bien servir après tout d’être informé ? Les chiffres sont faux, on nous ment sans cesse, et les masques ne tomberont jamais.

    Mais, aujourd’hui tout ceci n’a plus vraiment d’importance… La Reine est morte hier soir, page 523. Sa Reine…

Ironie.

Elle m’attend depuis bien longtemps déjà. Impatiente de nos rendez-vous manqués, manqués de si peu parfois, presque à deux doigts d’y passer…
Cette nuit, elle s’assoit au bord de mon lit. Sans bruit. Ombre à peine masquée face à ma dérisoire ironie.
« Est-ce l’heure, cette fois… ?
— Oui… « 

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