À la Saint-Glinglin.

Hasard de notre calendrier romain, demain, c’est la veille de la saint-Glinglin ! Et comme le dit « sifortapropo » le dicton populaire : « À la saint-Glinglin, n’espère rien, tu l’auras » ! Et cela tombe assez bien car personnellement je n’espère plus rien ! De qui que ce soit d’ailleurs, et surtout pas de cette bande de minables crapoteux, tous ces hommes (et ces quelques femmes) politiques, campagne présidentielle française en cours oblige, ceux-là même qui nous gonflent le mou à longueur de journée et depuis des semaines maintenant, monopolisant sans vergogne et tambours battants, nos ondes radiophoniques et télévisuelles. Mais arrêtez donc de me prendre pour un con ! Arrêtez, je vous en supplie ! Arrêtez ! Je n’en peux plus… !
J’en ai plein le dos (et je reste poli !) de vos sempiternelles promesses à deux balles, de vos surenchères toutes plus alléchantes les unes que les autres, de vos petites gueules de premiers(res) de la classe qui me font vomir, de vos magouilles merdouilleuses qui vous rapportent toujours un peu plus gros, de vos airs prétentieux lorsque vous nous déclarez, la main sur le cœur, savoir tout sur tout, et tentez, dans la foulée, de nous persuader que vous êtes les seuls(es) à pouvoir faire quelque chose pour sauver de la catastrophe notre cher (!) pays, alors que vous vous en tapez comme de votre première affiche électorale, de votre suffisance d’élite grassement payée, de votre méchanceté, plus ou moins déguisée, parfois, et de votre bêtise souvent, car oui, on peut très bien être complètement idiot et avoir fait de grandes études ! Et pour finir, je le sais aujourd’hui, de tout ce que vous pouvez représentez de plus vil et de plus bas dans l’espèce humaine…
Bande de nazes, que vous êtes ! Pensez-vous donc que je sois encore dupe ? Non, certainement pas ! Et cela fait, de plus, belle lurette que j’ai bien compris toutes vos manigances. Oh, oui, bien longtemps ! Alors, voilà, c’est terminé : je ne tomberai plus jamais dans votre panneau ! Basta, les faux-culs de la politique !
L’essence à deux euros et des poussières ? Oui, c’est cher, madame ! Oui, ça fait mal au porte-feuille ! Mais, c’est à cause des taxes ! Et du prix du baril de pétrole qui augmente ! Et de la reprise de l’économie mondiale qui augmente du coup (comme c’est balot, non ?!) la demande en pétrole ! Le cercle vicieux par excellence, finalement ! Alors, comment s’en sortir de tout cela ? Les Spécialistes (Et, mon Dieu, comme je les adore, eux aussi !) vous diront qu’il n’y a pas vraiment de solution (Et c’est un peu pour ça, que je les adore !) ! Sinon à baisser les taxes, la TVA, et tout le saint-frusquin, qui, lui, n’est pas dans le calendrier ! Ou alors le prix du baril… ? Ou bien que l’économie mondiale se stabilise un peu (en attendant une reprise plus franche et puis qu’ensuite… rebelote !)… ?
Alors, on nous file des bons d’essence de cent euros, par-ci, par là…
Nous faire l’aumône, voilà donc l’ultime solution trouvée par nos grosses têtes au pouvoir… ! De vulgaires bons à cent balles que tout le monde (le contribuable) paiera finalement au bout du compte d’une façon ou d’une autre ! Cool ! Ouais, trop cool, l’arnaque ! Ernest, lui, il appelle ça : la temporisation pré-électorale (ou bien encore : le vaselinage des urnes ! C’est selon son humeur fluctuante)… ! D’autres, des poètes (mais il en faut, aussi), diront peut-être plus joliment : « Ou comment mettre un emplâtre sur une jambe de bois » ! Et si ça, messieurs, dames, ce n’est pas se foutre ouvertement de la gueule des braves gens… c’est que je ne m’y connais plus, moi, le grand spécialiste (!) de ce genre d’exercice !
Et pourtant. Et pourtant, bien entendu, qu’il existe des solutions. Des solutions simples et efficaces. Oui, mais voilà, ces solutions simples et efficaces ne plairont pas à tout le monde. Et surtout pas à ceux qui s’en foutent plein les poches (ou plein les paradis fiscaux) depuis des décennies, profitant de notre crédulité, de notre apathie de moutons, qu’on manipulent et qu’on tond encore plus tous les jours, et puis aussi de notre ignorance du système, un peu quand même, il faut bien l’avouer !
Parfois, (pour reprendre l’expression d’un ami blogueur du Finistère Nord, région qui n’a pas l’attrait merveilleux, à mes yeux, du Finistère Sud) je me demande… oui, je me demande si cela a vraiment un sens de se poser toutes ces questions… à mon âge, de surcroît… ?! Qu’est-ce que j’en ai à fiche, en fin de compte ?! Je ne vais pas tarder à crever, allez, il me reste quoi… ? Dix, quinze, vingt ans peut-être au grand maximum… ? Est-ce bien réellement la peine d’enquiquiner ce si peu d’existence, toute larvée d’angoisse mortifère crescendo, qu’il me reste à vivre, en me prenant ainsi la tête avec toutes ces conneries ?! L’essence qui augmente ? Mais merde, finalement, j’en ai rien à battre, si je réfléchis un peu ! Ce n’est pas mon problème, car les meilleures années, celles où je dois traverser la France pour me rendre à un enterrement (ou disons, peut-être deux), je ne fais même pas cinq mille bornes ! Et encore… je suis certain que je pourrais en faire beaucoup moins s’il le fallait vraiment. En commençant déjà par zapper les enterrements, tiens ! J’enverrai juste une carte avec mes condoléances sincères, affranchie avec un simple timbre éco, il n’y a jamais d’urgence pour des condoléances, surtout que cela ne sert à rien en définitif, les condoléances… Les gens restent toujours dans leur malheur, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse… et je resterai chez moi… Après tout, ne suis-je pas bien à la maison, dans mon canap’, devant ma télé ?! Du moment qu’il y a du foot de temps en temps, et puis des bières fraîches dans le frigo, je ne demande pas plus, en vérité. Non, pas plus…

Texte et photographie Ernest Salgrenn. Février 2022. Tous droits réservés.

15 Replies to “À la Saint-Glinglin.”

  1. Que veut le peuple ? du pain et des jeux. Le meilleur de ces jeux, c’est le jeu de massacre. Les grosses têtes que l’on voit à longueur de journée et qui, effectivement, donnent cette envie irrépressible de leur envoyer des tomates ou des boules de pétanque. Cependant, d’autres représentants de la Nation bossent bien. Parce que l’on n’entend jamais parler d’eux, dans leurs provinces reculées. Tous ne sont pas des « pourris », mais plus on monte dans la notoriété, plus on les rend visibles, plus ils captent toute notre attention, avec les conséquences que l’on les met tous dans le même panier. J’ai entendu qu’il suffisait qu’une émission télé dans laquelle un pugilat entre candidats très opposés (enfin, dans ce genre), style Zemmour-Mélenchon, faisait exploser l’audimat, donc les recettes financières du diffuseur. Je ne suis pas friand de ces émissions à grand spectacle. De même, trois minutes dans un reportage montrant les images d’un meeting (du fait main par les équipes de campagne pour en sauvegarder l’ampleur factice) ne seraient rien si elles n’étaient rediffusées à longueur de temps sur les chaînes dites « en continu ». Il ne faut pas se leurrer, mais cela influe sur la vision des gens qui n’attendent rien car, quelque part, ils ne veulent rien, si ce n’est pouvoir beurrer leur tartine au petit déjeuner avant de complètement se réveiller. Entre cinq minutes de publicité pour Leclerc et d’une voiture hors de prix, mais électrique. Ainsi se vendent les paroles de nos acrobates politiques, réclame, crédit, assurance vie, je te tiens tu me tiens par la barbichette…

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    1. Je savais que ce texte en interpellerait quelques-un(e)s ! Oui, tu as tout juste… ! Les gens râlent (le peuple) mais se complaisent finalement dans leur marasme. Des bières et du foot ! Je sais bien que je vais (encore) passer pour un vieux con (dixit ma tendre après avoir lu ce texte !) mais n’est-ce pas pourtant la réalité ? Presque personne, par exemple, dans mon entourage, ne trouve anormal que la première dame de France nous coûte (selon mes sources qui sont ce qu’elles sont) plus de 400 000 euros par an en frais divers (comme son secrétariat de quatre personnes rien que pour répondre à son courrier !). Certains de mes amis trouvent même cela très peu cher en raison des services qu’elle rendrait au gens en leur donnant de l’espoir ! Comment veux-tu que dans ces conditions quelque chose change un jour en France ? Perso, je baisse les bras.

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    2. Tu as raison Karouge à propos de ceux qui font bien leur travail et dont on ne parle pas ou peu. Ceux-là intéressent à peine les médias, ils ne sont pas très « vendeurs » contrairement aux assoiffés de pouvoir qui s’interpellent via les médias comme des chiffonniers. Il faut avouer que les voir à l’ouvrage n’est pas triste du tout et donne une réelle idée de leur personnalité !

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  2. Je vais te brosser un peu (t’étriller devrais-je dire !) dans le sens du poil, mais c’est avec plaisir et sincérité !
    Qui n’est pas à saturation de ces promesses à la redite sans fin lors des campagnes électorales ? Le ridicule ne tue pas, dommage pour nous. La honte, la dignité, le respect de soi (et des autres aussi , mais là…) tout cela, ces menteurs invétérés ne connaissent pas. Ils sont pathétiques et leurs spectacles affligeants. Je les laisse se vautrer tous autant qu’ils sont, dans cette fange nauséabonde qu’est la course au pouvoir.

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    1. Vrai (tout ça !) mais j’ai l’impression que cette fois-ci on atteint des sommets encore inexplorés dans la mascarade électorale ! Il n’y a plus qu’à attendre maintenant la sortie, au dernier moment, of course, du grand chef des clampins léthargiques de sa jolie boite dorée, histoire de se fendre un peu plus la poire !

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  3. Il y a la vie médiatique, la vie politique qui sont quelque part des vies hors sol et virtuelles. Et il y a la vraie vie, celle des solidarités, des associations, des initiatives de proximités…invisible car si peu bling bling. J’ai fait de la politique « locale » et j’en suis hélas revenu. A partir du moment où tu es authentique, tout ce que tu mets en œuvre est dénaturé par des opportunistes assoiffés de pouvoir. Le « politique » des actes a perdu toute valeur depuis quelques décennies. Et pourtant voter aurait pu être un droit si précieux.

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  4. L’époque est désolante. La politique est morte, tuée par le libéralisme qui ne sert pas la politique mais le fric tout puissant. J’ai vu récemment un pub pour une sacoche pour mettre son smartphone afin de se déconnecter. Comme,si on ne pouvais le mettre en mode avion ou l’éteindre. C’est ça l’époque, on ne se pose pas les bonnes questions mais on fait du pognon. Le pognon, toujours le pognon. Les gens, on s’en bat les couilles, et de plus en plus ouvertement.
    La campagne actuelle est d’une indigence rare…

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