Yop la boum !

« En cas d’explosion nucléaire, s’éloigner des fenêtres« . Lol… !
Je referme ce bouquin reçu hier matin par la poste, « La guerre nucléaire pour les nuls« , m’enfile un cachet d’iodure de potassium avec un verre d’eau chlorée (en préventif), une vieille paire de pompes, et sors dans le jardin. Il fait beau. Juste une petite brise venu de l’est. Du nord-est plus précisément.
Depuis quelques temps, mon jardin ressemble à un cimetière. Tout ça à cause de l’O.L.D, la fameuse directive préfectorale sur le débroussaillement obligatoire en prévention des feux de forêt. Ce n’est pas génial génial, comme idée, d’abattre des arbres sains avant qu’ils ne brûlent (re-lol !), mais je n’avais pas le choix, vous savez bien ce que c’est : mise en demeure, amendes, tribunal correctionnel, casier judiciaire, opprobe générale… alors ma résistance a capitulé rapidement. Béée… ! fait le mouton. Amen… ! le contribuable…
J’ai choisi de ne pas tronçonner mes arbres à ras, j’ai coupé à environ un mètre du sol. Reste donc une partie du tronc. L’idée m’est venu en me souvenant d’un paysage observé, il y a quelques années de cela, en Alaska. Sur des dizaines de kilomètres carrés, le souffle de l’explosion d’un volcan avait provoqué un cataclysme effroyable. Tous les arbres étaient coupés en deux. La partie supérieure emportée par une coulée de boue, restaient seuls les troncs plantés lugubrement dans les cailloux basaltiques. Peut-on exiger des gens instruits d’être également doué d’un minimum de bon sens ? Je n’ai pas l’impression que cela soit à l’ordre du jour chez nous…
Je sais qu’il y a des amateurs de cimetières. Certains passent une grande partie de leur temps libre à les visiter. Cela porte même un nom : la taphophilie. De taphos, tombe, et philie, amour. C’est reposant, un cimetière. D’ailleurs, c’est un peu l’objectif au départ : y trouver le repos éternel ! Peut-être aurais-je, moi aussi, des visites de passionnés d’ici peu ? À suivre…
Tout à l’heure, j’ai entendu aux infos de la radio, que monsieur Poutine avait mis toute sa famille en sécurité en Suisse. D’une, je ne savais pas que ce type avait une famille (Mais, après tout, même les monstres ont droit au bonheur !), et de deux, pourquoi donc la Suisse ? Parce qu’ils possèdent les meilleurs abris anti-atomiques du monde ? Parce que l’or en barres arrête les radiations ? Parce que c’est très chouette comme pays pour mourir dans d’atroces souffrances (il parait qu’on vomit beaucoup de sang avant de clamser pour de bon) ? Où tout simplement parce que tout son pognon volé est planqué là-bas, bien au chaud ? Mais, je me pose peut-être trop de questions, non ? Je ramasse une pigne de pin. C’est beau, une pigne de pin. Et drôlement bien foutu si on l’observe d’un peu plus prés. Les petites graines (pignons) sont très bien cachées dans les alvéoles protectrices. Je crois qu’il est nécessaire de toujours prendre le temps d’observer les choses de plus près lorsqu’on peut le faire. Et, j’ai un peu de temps, ce matin. Un oiseau me survole en rase-mottes. Bientôt, le printemps, alors peut-être cherche-t-il un coin tranquille pour y faire son nid ? N’a pas encore réalisé, ce con, que les choses ont bien changé ici depuis l’année dernière ? C’est assez bête, finalement, un oiseau, vous ne trouvez pas… ?

Texte et photographie Ernest Salgrenn. Mars 2022. Tous droits réservés.

9 Replies to “Yop la boum !”

  1. Magnifique pamphlet… drôle, avec de l’humour, la réalité, bref la totale! Bravo et merci Ernest.

    P.-S. Si nous avons encore le droit de plaisanter avec les événements, pourquoi pas. Pour ce qui est de l’intérêt sérieux de l’affaire, par preneur!

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  2. Je me posais la question des « abris » anti atomiques : ils sont sous certains immeubles dont le mien. Ils sont encombrés par des caves bien pleines, il n’y a plus ces fameuses réserves de guerre (renouvelées tous les 2 ans je crois) que chacun devait stocker il y a x temps, et si par malheur l’immeuble venait à s’éffondrer, ça ferait de jolies catacombes plein de cadavres morts par manque d’oxygène ! Et quand bien même l’immeuble ne effondrerait pas : avec l’air et l’eau viciés à l’extérieur, à quoi servirait-il d’en sortir ou d’y pénétrer ?

    Et sinon, as-tu déjà vu le beau spectacle d’un arbre nouveau qui pousse dans le tronc ouvert de son hôte ? je crois qu’il y a un nom pour cela. je l’ai souvent vu.

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  3. Oui, j’ai appris (je suis de près l’actualité Suisse !) que vous n’aviez plus d’abris anti-atomique dignes de ce nom. Problème de crédit certainement, cela coûte cher d’entretenir des lieux comme ceux-là. Vous crèverez donc comme les autres ! Je veux dire tout de suite, sans avoir la chance (!) de sortir de vos abris au bout de quelques jours, et de constater que tout est cramé et que le soleil ne passera pas les nuages de poussière avant un bon moment. Bienvenus au club des radio-activés ! Une pousse sauvage dans un tronc d’une autre espèce ? Oui, j’ai lu ça dans « l’écume des jours » de Boris Vian… Bonne soirée, Dominique, et peut-être à demain !

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    1. Ah… les éoliennes… voilà encore une belle connerie ! Non seulement cela massacre le paysage (qui peut trouver ça beau ?!), fait du bruit, émet des ondes nocives, mais en plus, cela ne fonctionne pas si bien que cela (je parle du rendement) ! Ici, nous avons surtout des champs de panneaux solaires (300 jours de soleil par an en moyenne…). Moindre mal niveau paysage, encore que, je préfèrerai toujours voir des arbres ou des champs de lavande plutôt que des centaines de panneaux noirs (ou qui brillent au soleil). Les propriétaires terriens ont trouvé le filon, ainsi que les mairies (royalties), dont on coupe les subventions et pourtant augmente les compétences (donc les frais de fonctionnement !). Je me demande si je ne vais pas, finalement, la faire breveter mon invention de coussin péteur*… !
      *Lire pour comprendre : « Coussin péteur » du 21 janvier 2022.

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  4. Merci pour ce texte plein de poésie drôle. Votre description de jardin m’a fait penser à une histoire qui m’est arrivé. Quand je vivais en montagne, j’avais essayé de construire un petit jardin ; quand mon père est venu me rendre visite, il a trouvé ma tentative très réussie et m’a dit : « C’est joli, on dirait un cimetière. » Du coup, sur sa demande, quand il est mort, c’est dans ce jardin suspendu qu’on a dispersé ses cendres.

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    1. Merci, Guillaume, pour votre commentaire. Votre histoire est touchante, bien sûr. Je sais, moi-même, où je désirerai voir mes cendres dispersées : dans le sable d’une petite île bretonne… Et, c’est rassurant, quelque part…

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