Uppercut.


La chanteuse populaire, ce soir
Éteint ses lumières, et blottie dans le noir
Implorant le silence autour d’elle, une dernière fois
S’en remet à sa foi
Croire, espérer, espérer encore
Croire, espérer, espérer encore
Rode ainsi la mort dans l’azur des Açores,
Rode ainsi la mort dans l’azur des Açores
Amour, amore
Dans la constellation des Milords
Voir son étoile filante qui chute
En hélice, en volute
Une chanteuse populaire, ce soir
Petit bout de femme
Par sa fenêtre, jettera tout l’or
Amour, amore
De son cœur, de son âme
Le voile noir, la descente en flamme
De son cœur, de son âme
Mais voilà, la messe est dite… la messe est dite, Edith…

Voir son étoile filante qui chute
Uppercut, uppercut, uppercut…
Voir une étoile filante qui chute
Uppercut, uppercut, uppercut…

La chanteuse populaire, ce soir
En pleine lumière, jette son désespoir
Centre de la scène, au monde entier sa douleur
Ses tonnes de malheur
Prier, aimer, aimer encore,
Comme un corps à corps sur un dernier accord
Comme un corps à corps sur un dernier accord
Amour, amore
Tombe le décor au théatre Mogador
Voir cette comète dorée qui s’éteint
Ennivrée sans fin
La chanteuse populaire, ce soir
Petit bout de Panam
Derrière le lourd rideau, rêvera encore
Amour, amore
De son bonheur, de son homme
Descente aux enfers, cure de Valium
De son bonheur, de son homme
Mais, voilà, la messe est dite… la messe est dite, Edith…

Voir son étoile filante qui chute
Uppercut, uppercut, uppercut…
Voir une étoile filante qui chute
Uppercut, uppercut, uppercut…

La chanteuse populaire, ce soir
Survolera cette mer, geste bien illusoire
d’un bleu d’Atlantique en brumes scélérates
mais d’un vol de frégates
espérer, croire, croire toujours…
Que les amants maudits se retrouvent aussi un jour
Que les amants maudits se retrouvent aussi un jour
Amore, amour
De ce soleil qui la brûlait, le retour
Voir son astre l’éclairer à nouveau
à travers ce hublot
La chanteuse populaire, un soir
Petit bout d’âme
Derrière ses yeux clos, rêvera encore
Amour, amore,
Rêvera encore… rêvera encore…
Amour, amore,
Rêvera encore… rêvera encore…

Tous droits réservés. Ernest Salgrenn. Novembre 2021.

Photographie, « Griffes », illustrant ce texte de l’auteur.





3 Replies to “Uppercut.”

  1. Reste-il encore des piafs dans les rues de Paris, des piafs qui picorent quelques miettes dans les cours intérieures des immeubles anciens; j’en doute ! les plateaux télé et les sunlights les ont croqués avec leurs émissions coups de poing. Les aigles aussi l’ont dans le dos (les blousons en cuir ne sont plus que hells angels, bref, les oiseaux sont cuits cuits).

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