Comme une odeur de macramé.

« Pourvu qué ça douré ! » lançait la mère Lætitia, celle de l’empereur des français (rien à voir avec notre Jaunie national)…

Mais non ! Bien au contraire, faut qu’on en finisse maintenant ! clamé-je aujourd’hui, haut et fort ! Coup de gueule, c’est gratos, ne me remerciez pas…
Comment ? Pas de politique, avions-nous dit la dernière fois… ? Ah bon… ?! Désolé, le ferais plus !
Et vous, alors ? Ça baigne ?
« Bonjour, bonjour les hirondelles !  » : le printemps est là ce matin, après plusieurs jours de pluie (… en-fin ! pour les deux phénomènes).
Les zoizeaux gazouillent donc à qui mieux mieux, se cherchent, se trouvent, et construisent ensemble, ailes dessus-dessous, des nids bien chauds et douillets aux creux des arbres tout gorgés de sève nouvelle. Que c’est beau, la Nature ! Ce qu’il en reste, en tout cas…
J’aime les oiseaux. Pour moi, ils expriment, avec beaucoup d’insolence, la quintessence d’un équilibre toujours très incertain face aux nombreux aléas d’une vie sauvage. Toujours un peu sur le fil du rasoir, nos piafs. Mais, finalement, ne sommes-nous pas tous un peu dans cette position délicate ? Petits oiseaux, nous aussi.
J’aime donc les oiseaux car ils sont si fragiles. Un rien, une bourrasque un peu plus appuyée, une giboulée de mars un peu plus glaçante que les autres, ou parfois, ce n’est pas de chance, un simple grêlon perdu, et voilà, c’est le drame… ! une famille de mésanges bleues ou de chardonnerets élégants en deuil ! Oh… ! Cruel destin quand tu nous tiens !
François Villon, (peut-être) le plus grand poète de tous les temps, détestait les oiseaux. Et notamment les corbeaux, les « freux » des gibets, si florissants à son époque. Il l’a souvent écrit. Avec tout le respect que je lui dois, je pense qu’il avait tort. Même les corbacs ont le droit d’être aimés, car, après tout, ils ne font que leur boulot, et toujours avec une grande application, et de la plus belle des façons qui soit, programmés à merveille qu’ils sont pour crever et bouffer les yeux des pendus, si pendus qui se balancent il y a, bien entendu…
Et alors ? Ne faut-il pas de tout pour défaire un monde… ?
« Quinze euros, le mètre ? Mince, c’est pas donné, le chanvre… ! Mettez-en moi deux mètres (soit une toise) tout de même… je pense que ça devrait le faire… ! »

Y a d’la joie
Bonjour bonjour les hirondelles
Y a d’la joie
Dans le ciel par dessus le toit
Y a d’la joie
Et du soleil dans les ruelles
Y a d’la joie
Partout y a d’la joie
Tout le jour, mon cœur bat, chavire et chancelle
C’est l’amour qui vient avec je ne sais quoi
C’est l’amour bonjour, bonjour les demoiselles
Y a d’la joie
Partout y a d’la joie…

Des paroles, celles-çi, de Michel Emer et Charles Trenet… Mais, ce n’est pas vrai, ils se trompent : de la joie, y’en a pas partout dans ce monde à la con… mon chat, ce salaud, a tué une mésange, ce matin…

Texte et photographie Ernest Salgrenn. Avril 2022. Tous droits réservés.

14 Replies to “Comme une odeur de macramé.”

    1. Mouais (j’aime bien ton « mouais »… !), Vois donc plutôt le bon côté des choses : toi, au moins, tu as de quoi te payer une bagnole ! Mais, plus l’essence pour mettre dedans… ? Mouais… vu comme ça, c’est vrai que…

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        1. Oui. Souviens-toi, j’ai changé pour une Audi « Hybrid » (presque aussi chère à l’achat…) histoire d’être à la mode. J’ai conservé ma Bentley toutefois (dont je ne parle jamais, ne voulant pas en mettre plein la vue à mes lecteurs).

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          1. Je bosse assez régulièrement dessus. Laborieux… mais, concrètement, je n’ai qu’une ou deux heures (au grand max) de libre par jour (le matin généralement) pour me consacrer à l’écriture. Continues-tu à me lire (deux nouveaux chapitres ajoutés dernièrement) ? Peut-être me disperse-je trop ? Je bosse aussi (idée en tête, en tout cas) sur une lettre de présentation à l’éditeur…

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  1. De nos jours peu de freux se baladent en soutane dans les rues, c’est un signe des temps. Quand les grenouilles de bénitier croiseront les hérons laïques de la Nation, peut-être en finirons-nous par voler dans les plumes de ces oiseaux de
    malheur qui dirigent le monde, auréolés de leurs camemberts dont ils ont déjà mangé le cœur, de leurs artifices dont ils bénissent la couronne des dictateurs. Je parle ici des glabres et des barbus.

    Aimé par 2 personnes

    1. Mon cher Akimismo,
      En réalité, plusieurs lectures de ce dernier texte sont possibles (un drôle de petit prétentieux, cet Ernest !). Comme ce titre énigmatico-humoristique… ! Si tu ne connais pas Villon, je te conseille vivement de lire sa poésie. Je n’ai pas lu grand-chose, à ce jour, d’aussi merveilleux… Un bon livre aussi : « Je, François Villon » de Jean Teulé (mais un peu trash, âmes sensibles s’abstenir).Quant à  » Y’a de la joie » c’est un must, tu as bien raison, non, que dis-je… un monument ! Bonne soirée, à vous 2.

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      1. Je n’ai pas lu François Villon… et je le regrette. Ce sera peut être pour dans une autre vie. Mon propos d’ignare concernait le macramé et les corbeaux. Puisqu’il y a , dis-tu, plusieurs lectures possible, il faudra bien que je relise une troisième fois ton ‘papier’. Mais ce sera pour plus tard car nous partons au bord de l’Atlantique et je vais lire le dernier Arturo Perez Reverte: El italiano!
        Amicales salutations!

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        1. Une autre vie ? C’est tout ?! Moi, c’est une dizaine (au moins) d’autres vies qu’il me faudrait pour entreprendre ce que je n’aurais pas réalisé dans celle-ci ! Lire, oui, mais aussi passer beaucoup plus de temps avec les gens que j’aime ou que j’ai aimé et qui sont déjà partis (où ? that is the question !). Je ne porte plus de montre depuis longtemps et n’ose même plus regarder les pendules… mais cette attitude est bien illusoire. Car le Temps s’en moque pas mal…
          Passez un bon séjour devant l’Amérique (si, c’est juste en face !).
          Amicalement, Ernest.

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